A Petit Petas se sont des vêtements. Des vêtements créés par les mains et l'esprit créatif et minutieux de Laetitia.
Laetitia vous la connaissez déjà, elle est au Bocal depuis le tout début, c'est même elle qui à créé cette association. Elle est installée à Saint Etienne de Saint Geoirs et au Bocal elle est déjà connue grâce aux Savons de Chambarans.
Laetitia est également membre du bureau, c'est donc en partie grâce à elle que l'association continue de tourner à plein régime aujourd'hui.
Vous pouvez retrouver ses créations sur Facebook.
Pour créer ces nouveaux vêtements pour "A petit petas" Laetitia utilise quasiment exclusivement des textiles de seconde main trop abîmés pour être utilisés tels quels et des teinture principalement végétales (rarement de synthèse). De seconde main ça veut dire quoi? Et ça ressemble à quoi? Et bien, il peut s'agir de vêtements dont d'autres ne voulaient plus et qui allaient partir à la mène mais aussi de chutes de textiles que Laetitia récupère au grès des dons qui lui sont fait ou qu'elle chine un peu chaque jour.
Toute technique permettant de faire de nouveaux vêtements peut être utilisée : la couture, le crochet, le tricot, la broderie (elle a un faible pour le sashiko), la teinture (impression botanique, tie and dye, shibori, batik, éco print…) etc… Certains vêtements sont réparés et customisés, d’autres sont teints, d’autres encore sont faits de A à Z à partir de vêtements usagés.
Voyons voir en détails quelques techniques que Laetitia affectionne particulièrement :
- Le sashiko (du japonais « petits bâtons » ou « petits points ») est une technique japonaise de broderie utilisée historiquement pour rapiécer des vêtements, les rendre plus solide ou les matelasser, elle sert également à des fins décoratives. Laetitia l’apprécie beaucoup car, selon elle, en plus de renforcer de manière esthétique la zone travaillée, elle permet de garder (selon les points employés) l’élasticité de certains textiles.
- Le shibori (ou devrait-on dire “les”) recouvre toute une série de techniques de teintures dites "avec réserve". Il s’agit en nouant, cousant, enroulant autour d’un support de créer des “réserves”, des zones où la teinture ne pourra pas ou seulement partiellement imbiber le tissu, faisant apparaître des motifs, abstraits ou figuratifs, très variés. Cette technique peut être rapide ou au contraire très chronophage en fonction du type de motifs recherchés.
- L’éco print, le tataki zome et l’impression botanique permettent le transfert du motif (et parfois d’une partie de la couleur) d’un végétal (fleur, feuille avec ses délicates nervures…) sur le tissu ; soit en l’écrasant, soit en utilisant du chlore, soit en passant le tout à la vapeur.
Compte tenu des techniques de teinture et de la multiplicité des matières employées, un lavage à basse température est préférable. Laetitia est par ailleurs partisane du “no wash”. Non qu’il ne faille pas du tout laver ses vêtement, mais peut-être pas aussi souvent que nous en avons pris l’habitude. Il s'agirait en effet, de ralentir... un vêtement que l’on ne porte pas à même la peau peut bien souvent n’être qu’aéré un certain nombre de fois avant de nécessiter un lavage. Cela prolonge sa durée de vie, tout en économisant de l’eau et de la lessive. Tout le monde y gagne!
Quand on demande à Laetitia "Les petits petas c'est quoi ?" Elle nous répond que non, contrairement à ce qu'une copine, qui connait son esprit frondeur, a cru, ce n'est pas les "petites pétasses".
En effet, dans la zone qui s'étire entre le Lyonnais et St Etienne, ce sont ces petits bouts de tissus que nos grands-mères conservaient pour "rapetasser" les vêtements (ou rapiécer si vous préférez). C'est à plus de 30 ans qu'elle a appris qu'il ne s'agissait pas d'un mot français.
C'est donc un hommage, un femmage même, à sa grand-mère disparue l'an dernier et qui lui avait mis une aiguille entre les mains à l'âge de trois ans. Et aussi à la sœur de sa grand-mère et à sa propre mère qui ont encouragé et nourri son goût pour les arts manuels. À son autre grand-mère et ses arrières grands-parents qui étaient couturières, tailleurs pour homme ou dentellières. À ces générations paysannes en terre pauvre qui savaient la valeur d'un objet et le faisaient durer.
À petits petas, ce sont aussi tous ces petits pas, ces petits gestes que l'on peut faire pour sortir d'un système économique mortifère pour l'humanité et la planète.
Alors Laetitia met en œuvre toutes les techniques à sa disposition : couture, teinture, broderie... afin de faire des déchets, de nouveaux vêtements, beaux, confortables, solides et que, elle l'espère, vous trouverez à votre goût, apportant vous aussi, votre "petit petas" à l'édifice !
10 octobre 2025